... les zones humides

Généralités

Les zones humides sont les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe y est dominée par des plantes hydrophile pendant au moins une partie de l'année ou dont les critères à retenir sont relatifs à la morphologie des sols liée à la présence prolongée d'eau d'origine naturelle (L211-1 précisé par le R.211-108 du code de l'environnement).

Ces milieux sont parmi les plus riches, abritant de très nombreuses espèces animales et végétales. Ils représentent environ 6% des terres émergés. 

Les milieux humides sont présents sur l'ensemble du territoire, des montagnes à l'océan, le long des cours d'eau, dans les fond de vallée et sur le littoral. Pour plus d'information consulter le site zone-humide.org

 

Les rôles des zones humides 

Les zones humides rendent de nombreux services pour atténuer le changement climatiques et lutter contre ses effets. 

 

Des rôles hydrologiques 

Les milieux humides échangent constamment de l'eau avec les cours d'eau, le sol et l'atmosphère. Ils peuvent être comparés à des éponges, ils se remplissent d'eau en période humide et la restitue en période sèche.

Cela leur permet par exemple de limiter l'impact des crues en captant l'eau ou bien de soutenir le débit des cours d'eau en la restituant en période sèche. 

Des rôles physiques et biogéochimiques

L'eau arrivant des les zones humides est susceptible de transporter une grande quantité de matière : des particules, du nitrate, des pesticides, ... Les zones humides peuvent réguler ses transferts de matières, la stocker et la transformer. 

L'azote et de phosphore peuvent par exemple est absorber par les végétaux. Une dénitrification, c'est à dire la transformation des nitrates en diazote par des microbes, peut également avoir lieu dans les zones humides en raison de l'absence d'oxygène, permettant ainsi de limiter la pollution de l'eau avant l'arrivée dans les cours d'eau. 

Des rôle biologiques

Les milieux humides abritent un très grand nombre d'espèces animales et végétales. On estime qu'elles hébergent 12 à 15% des espèces animales. 

La diversité des espèces est un signe de stabilité et de bon fonctionnement des écosystèmes, il résiste mieux aux perturbations qu'un milieu appauvri. 

 

Les services rendus par les zones humides

Les zones humides rendent de nombreux services à la société. La qualité de ces services est lié à la qualité des écosystèmes 

Les services d'approvisionnement : 

  • Fourniture d'eau : alimentation en eau des nappes phréatiques et des cours d'eau
  • Production de biomasse :pâturage, production conchylicole (moule, coquillage), production piscicole, culture (riz), sel 

Les services de régulation : 

  • Prévention des inondations
  • Filtration des polluants
  • Régulation des micro-climats

Les services culturels et sociaux : 

  • Patrimoine paysager 
  • Espace de tourisme et de loisir

 

Les menaces sur les zones humides 

Les zones humides sont des environnement très menacés, étant souvent dégradés ou détruits au nom de l'intérêt général (transport, urbanisation, drainage, espèces exotiques envahissantes...). Les menaces sur les zones humides sont nombreuses. 

 

Le développement de l'urbanisation et des infrastructures

L'urbanisation est la première cause de destruction des zones humides. Cela se traduit par l'imperméabilisation des sols, le remblaiement et le drainage qui entraine la disparition des milieux. 

D'autres effets de l'urbanisation ont également un impact important : 

  • La modification des approvisionnements en eau et des écoulements
  • La rupture des connexions écologiques, perturbant les espèces
  • Les pollutions accidentelles ou diffuses

L'intensification de l'agriculture 

L'intensification des pratiques agricoles se réalise souvent aux dépens des milieux naturels. En effet elle entraine l'assèchement par drainage, la transformation de prairie humide en zone cultivée, une eutrophisation des milieux aquatiques (un développement rapide des végétaux par apport excessif de matière organique). L'irrigation peut également entrainer l'assèchement des milieux par des prélèvements excessifs dans les nappes ou les rivières. La contamination de la chaines alimentaires fait également parti des impact mais en encore aujourd'hui mal connu. 

L'aménagement des cours d'eau

La majorité des cours d'eau en France ont fait l'objet de modifications dans l'objectif de gagner des terres agricoles et faciliter le passage des machines ou encore pour faciliter l'aménagement urbain. Ces modifications perturbent le fonctionnement hydraulique et écologique des cours d'eau ont ont de multiples conséquences : 

  • La modification des débits
  • L'assèchement des zones humides associées aux cours d'eau
  • La rupture de la continuité écologique
  • La destruction de milieux
  • L'entrave à la dynamique fluviale

L'extraction des matériaux

Bien qu'interdit aujourd'hui, le prélèvement de matériaux dans les vallées des cours d'eau a été très important jusqu'à la fin des années 80 et a des impact encore visible aujourd'hui : enfoncement des cours d'eau en raison du déficit en matériaux, modification des dynamiques des flux solides et liquides et assèchement des zones humides associées. 

Cependant l'extraction des matériaux dans le lit majeur, autorisée, pose cependant encore des problèmes similaires.

Le prélèvement d'eau

Les prélèvements en eau, en augmentation, est une des menaces pesant sur les zones humides et les écosystèmes aquatiques. Qu'ils soient pour l'alimentation en eau potable (24%), l'agriculture (49%), la production d'énergie (23%) ou l'industrie (4%), ils peuvent avoir un impact important sur le fonctionnement hydrologique, le niveau des cours d'eau et des nappes en cas de prélèvements excessifs. 

Les espèces exotiques envahissantes

Les invasions biologiques sont la 2ème cause de perte de biodiversité après la destruction des habitats. Ces espèces animales ou végétales envahissante déséquilibrent les écosystèmes humides. 

Souvent importé volontairement, elles gagnent les milieux naturelles de façon accidentelle. Seul un très faibles nombres pose problème mais elles ont des impacts à la fois sur les espèces locales et les habitats. Par leur fort pouvoir de colonisation, elles sont en compétitions avec les espèces locales, détruisent leur habitats et peuvent être vecteurs de maladies. Elles fragilisent les berges des cours d'eau, banalisent les paysages, perturbent les écoulements, modifient les sols et l'accès à la lumière, ... Les activités humaines sont parfois gênées par les dégâts qu'elles causent.

La déprise agricole

La déprise agricole sur certains fond de vallée a conduit à un enfrichement. Initialement maintenus ouverts par l'activité humaine, ces milieux se referment et se banalisent. La diversité de la faune et de la flore diminue. 

Le boisement est une des solutions trouvé par les propriétaires pour éviter la déprise, cependant les plantations de peupliers menacent les prairies humides en entrainant des modifications paysagères et écologiques : épuisement des sols, appauvrissement de la faune, assèchement.